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jeudi 6 février 2014

Perrine Laffont entre en piste

Sotchi. JO d'hiver. La jeune spécialiste du ski de bosses, benjamine des Jeux, débute la compétition cet après-midi.
Perrine et son père, Jean-Jacques, juste avant son départ, dans la filature familiale de Niaux.
La jeune «bosseuse» ariégeoise, benjamine des Jeux, a l’honneur de débuter la compétition aujourd’hui. Vingt-quatre heures avant la cérémonie d’ouverture.
Entre son retour du Canada, le 20 janvier, et son départ pour Sotchi, vendredi dernier, Perrine Laffont n’a pas touché terre. À 15 ans, l’adolescente ariégeoise a vécu, en dix jours, ce que d’autres sportifs de haut niveau ne vivent pas dans toute une carrière : la sélection pour ses premiers JO, bien sûr, et tout ce qui va avec, en commençant par les sollicitations des médias qui l’ont surprise, mais sans la déstabiliser. TF1 qui se déplace à Porté-Puymorens pour la filmer à l’entraînement, France3 qui l’interviewe à quelques minutes de son départ et le Pays d’Olmes qui s’enflamme pour sa championne, tout comme certains blogueurs sur internet. «C’est un truc de fou, a-t-elle souligné, il y a des gens qui à 25 ans se battent tous les jours pour participer aux Jeux Olympiques et moi, en cinq étapes de Coupe du monde, je parviens à me qualifier. Je peine encore à le croire…»
Le plus incroyable dans tout ça, c’est qu’elle l’a fait avec une déconcertante facilité à un âge pour le moins inhabituel dans une spécialité où les plus jeunes championnes ont à minima deux ou trois ans de plus qu’elle. À Sotchi, Perrine Laffont est d’ailleurs la benjamine de la délégation, mais pas seulement. Elle est aussi la plus jeune des compétitrices présentes, toutes spécialités et toutes nations confondues, puisque la Russe Julia Lipnitskaia (patinage artistique) et l’Allemande Anna Seidel (patinage sur piste) sont aussi nées en 1998, mais quelques mois avant elle. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui l’a placée sous le feu des projecteurs en Russie. Avant même son premier run sur la ligne de bosses de Rosa Khutor, cet après-midi.

Moins de contraintes.

À Sotchi, la barre n’a pas été placée très haut par son entourage. «Perrine n’est pas prête pour aller chercher une médaille lors de ces Jeux, souligne le Castrais Sylvan Palazot, son coach au pôle espoir de Font-Romeu. C’est déjà énorme d’y participer, et maintenant, il faut qu’elle pratique son meilleur ski. On verra ensuite pour le classement…» Comment contredire ce jeune technicien qui participa lui aussi à une olympiade, en 2006 à Turin.

Si Perrine Laffont est dans les mêmes dispositions qu’en Amérique du Nord et si les installations sont à la hauteur de l’événement (voir encadré), une bonne surprise n’est peut-être pas exclue, car les conditions de course imposées sont a priori moins contraignantes qu’en Coupe du monde (30 candidates au lieu de 40 lors des qualifications). Et puis, Perrine, malgré son jeune âge, est une battante qui donne toujours le meilleur d’elle-même sur les pistes. Il faut cependant convenir que ce sont les Jeux, avec une pression à nulle autre pareille et que le comportement d’une aussi jeune athlète est difficile à prévoir en pareilles circonstances.

On devrait en savoir un peu plus cet après-midi, même si le gros rendez-vous, pour la jeune championne, se situe samedi. Entre-temps, elle en aura pris plein les mirettes lors de la cérémonie d’ouverture, demain soir.

Un autre grand moment dans le rêve que vit notre petite Ariégeoise.

Pas au top, les installations.

Perrine Laffont a pu nous livrer ses premières impressions par l’intermédiaire de ses parents arrivés hier à Sotchi. « Le site du *Rosa Khutor Extrême Park* n’est pas achevé. Les constructions sont jolies mais non terminées, les ouvriers sont sur les chantiers. Du coup ça casse un peu la magie ».

«Côté piste, c’est pas top, les bosses ne sont pas régulières et les transitions avant les sauts sont mauvaises. Ils devraient la remodeler, mais il ne fait pas froid et la neige est artificielle».

« Pour tout dire, nous nous attendions a bien mieux. Pour des Jeux Olympiques cela ne fait pas trop sérieux. Ce n’est pas du tout comparable aux USA. à Deer Valley, par exemple, où il y a une piste splendide et un beau site pour accueillir les athlètes et le public ».

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